La pathologie mammaire réunit de très nombreuses lésions, bénignes et malignes avec de multiples variantes qui en déterminent sa complexité. Le rôle du radiologue est indispensable pour le dépistage des lésions d’une part et pour leur diagnostic d’autre part avec la réalisation de biopsies.
Cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France, où le nombre de nouveaux cas par an s’élève à environ 58000. Il est la première cause de décès par cancer chez la femme et est responsable d’environ 12000 décès par an en France.
La mammographie, parfois associée à l’échographie mammaire, est l’examen qui permet de le dépister. Le diagnostic formel de cancer du sein sera alors posé par l’analyse de prélèvements réalisés par le radiologue dans le sein (biopsie mammaire).
Il résulte du dysfonctionnement de cellules qui, en se multipliant, forment une masse appelée tumeur. Le cancer du sein regroupe plusieurs entités dont la nature et l’évolution peuvent être très différentes (cancers d’évolution lente, cancers plus agressifs). Certains cancers sont localisés au sein, d’autres peuvent se propager dans d’autres organes (foie, os, poumon, cerveau par exemple): ce sont les métastases.
Le plus souvent, le cancer du sein n’est responsable d’aucun symptôme, mais certains signes doivent néanmoins alerter et faire consulter son médecin puis passer une mammographie:
- “boule, masse…” dans le sein, plus ou moins indurée, d’apparition récente
- ganglion sous le bras palpable ou douloureux
- modification de l’aspect du sein (augmentation de volume d’un sein ou changement de sa forme, peau d’orange, rougeur persistante, rétraction localisée de la peau), ou du mamelon (rétraction inhabituelle, éruption ou eczéma)
- d’autres symptômes plus généraux comme la perte de poids, les douleurs osseuses, l’essoufflement ou les céphalées
Le cancer du sein est diagnostiqué, soit par biopsie dans les suites d’un examen mammographique de dépistage chez une femme ne présentant aucun symptôme, soit lors d’un examen mammographique prescrit en raison de symptôme d’alerte.
80% des cancers du sein se développent après l’âge de 50 ans. A noter que ce cancer peut également toucher l’homme dans de très rares cas (moins de 1% des cancers du sein)
Il existe plusieurs catégories de cancers en fonction de leur localisation et leur extension:
- les CIS (carcinomes in situ): les cellules cancéreuses restent dans les canaux et les lobules mammaires, et n’ont pas diffusé aux tissus intrammammaires avoisinants
- les carcinomes infiltrants: les cellules cancéreuses ont envahi les tissus intramammaires entourant les canaux et les lobules
- les cancers inflammatoires: les cellules cancéreuses sont situées dans les vaisseaux lymphatiques de la peau ce qui entraîne une inflammation
- d’autres types de cancers existent également (carcinome mucineux, carcinome tubuleux, cancer papillaire, sarcomes)
Les cancers du sein peuvent revêtir des caractéristiques variées à l’échelle cellulaire et moléculaire:
- cancers dits hormonodépendants ou “luminaux” qui présentent les récepteurs aux oestrogènes (RO) et/ ou à la progestérone (RP)
- cancers de type HER2 positif qui expriment la protéine HER2
- cancer du sein n’exprimant ni l’un ni l’autre dits “triples négatifs
En fonction de ces caractéristiques, le traitement pourra donc être différent.
Les facteurs de risque du cancer du sein sont les suivants:
- âge : le cancer touche plus fréquemment les femmes entre 65 et 74 ans, mais peut bien sûr survenir en dehors de cet intervalle d’âges
- antécédents familiaux
- antécédent personnel de lésion mammaire
- facteurs génétiques (mutations des gènes BRCA 1 et BRCA 2): une mutation est identifiée dans moins de 10% des cas de cancer
- puberté précoce
- prise de traitement hormonal substitutif de la ménopause pendant plus de 5 ans
- absence de grossesse (“nulliparité”), absence d’allaitement
- grossesse tardive
- consommation d’alcool, tabagisme
- sédentarité, surcharge pondérale
Adénofibrome
Entre 15 et 25 ans, sa prévalence est de 2,2 %. Cliniquement, il s’agit d’une masse de taille variable (2–3 cm en moyenne) mobile, ferme, lisse, indolore, pouvant augmenter légèrement de taille durant le cycle menstruel. Avant l’âge de 30 ans, l’aspect clinique et l’échographie mammaire permettent d’évoquer le diagnostic.
Mutation BRCA
En France, les cancers du sein dits “sporadiques” représentent environ 90 % de tous les cancers mammaires et les formes familiales « héréditaires » 6 à 10 %. L’orientation vers une consultation d’oncogénétique se fait devant une histoire individuelle évocatrice.
Elle permet d’adapter la prise en charge. La surveillance repose sur un examen clinique 2 fois par an chez le gynécologue, une mammographie annuelle (souvent associée à une échographie) concomitante avec une IRM mammaire jusqu’à 65 ans. La mammographie annuelle peut se poursuivre sans limite d’âge.
Mastodynie
Les mastodynies ne sont pas un symptôme motivant l’exclusion du programme de dépistage. Une consultation pour mastodynies dans la tranche d’âge du dépistage est une occasion pour inciter la femme à entrer dans le dépistage. Un examen clinique et un interrogatoire soigneux précisent le type de douleur, sa rythmicité, sa localisation ainsi que d’éventuels signes associés ou facteurs de risque de cancer du sein. En cas de mastodynies sans aucun autre symptôme, une mammographie est indiquée devant une douleur non rythmée par les cycles, unilatérale, localisée et persistante survenant chez une femme en dehors des tranches d’âge du dépistage.